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Alors que de multiples formations essaiment dans le secteur des emplois verts, de nombreuses entreprises (40% selon une récente enquête de Pôle Emploi en avril dernier, questionnaire auprès de 7055 entreprises ayant déposé une offre) déclarent éprouver des difficultés de recrutement.
Pour deux tiers d’entres elles, le développement de compétences sur ce terrain du développement durable est perçu comme un atout pour leur développement économique et leur pérennité. Le recrutement de profils « verts » devient dès lors un enjeu stratégique.
Mais attention, comme le souligne André Sobczak (1), directeur de l’Institut pour la responsabilité globale à l’école de management Audencia « Les entreprises veulent des financiers, des chefs de produit ou des acheteurs déjà sensibilisés à l’impact social et environnemental de leur métier. Les jeunes profils 100 % développement durable sont assez peu recherchés »
Pour faire face à cette difficile adaptation entre les besoins du marché et la formation professionnelle (illustrée également par les résultats des recherches du projet européen de recherche SHIVAA), un Observatoire International des Métiers Verts a été créé cet été et les cabinets de recrutement en place ouvrent des départements spécifiques, à l’image de la société De Graët Consulting (Paris, Nantes) qui inaugure une division spécifique consacrée aux métiers du développement durable « pour répondre précisément aux besoins et aux problématiques de nos clients » selon Samuel Marchand, cogérant de De Graët Consulting, entreprise par ailleurs engagée dans une démarche carbone depuis 2008.
Il convient donc d’analyser et de suivre avec précaution ce marché estimé à l’issue du Grenelle de l’Environnement par le Boston Consulting Group à plus de 600.000 jobs créés dans la période 2009-2020 (2).
(1) Cité dans le Figaro du 10 avril 2011, Métiers verts : les candidats se bousculent
(2) Pour une revue critique de cette estimation, voir TERRA ECO, Y aura-t-il 600 000 emplois verts en France ? 15-10-2009, par KARINE LE LOËT